Ecce homo
Avec ce morceau sorti sur les plateformes de streaming le 31 août 2024, je mets pour la première fois des mots de mon roman initiatique sur ma musique. Que disent-ils ? Petite explication de texte en douze points… [1] On entend d’abord une citation de l’Apocalypse dite a cappella avec une voix ténue semblant venir du passé, comme s’il s’agissait de celle de Jean, le visionnaire de Patmos. J’ai déjà cité ce verset dans l’autobiographie qui se trouve à l’intérieur de la pochette du vinyle publié en 2014 par Vinyl Vidi Vici et Sam Play pour les 40 ans de la Falaise et la fondation de Ankh. Je disais alors ceci :
Ma musique, par ailleurs très descriptive, a souvent des références littéraires sous-jacentes. Ainsi, le nom en apparence banal de cet album, “Guitares”, vient d’une phrase de l’Apocalypse (14, 2) qui sert de concept à mes compositions de la période 73-77 (c’est-à-dire allant de la Falaise à la dissolution du groupe Ankh) ; la voici : J’entendis un son venant du ciel pareil au bruit de la mer et au bruit d’un grand tonnerre, et le son que j’entendis ressemblait à celui de guitaristes guitarisant sur leurs guitares. Le dernier mot de ce verset a fourni le nom de l’album ; le “bruit d’un grand tonnerre” est celui que l’on entend au début et à la fin des “Portes de l’orage” ; le son de “guitaristes guitarisant sur leurs guitares” est celui que je me suis efforcé d’obtenir en jouant l’homme-orchestre avec mes deux guitares Ovation : une Deacon et une Legend (respectivement électrique et électro-acoustique). Même le nom de mes guitares donnait dans le mystico-religieux (deacon veut dire diacre) !
Au début de Ecce homo, je reprends donc ce concept et réactualise l’orchestration avec deux guitares basses, deux guitares acoustiques, une guitare électrique et un piano, ce dernier étant lui aussi une grande cithare dont les cordes sont frappées avec de petits marteaux… L’Apocalypse ne parlant évidemment pas de guitares, mais de cithares, il y est écrit : citharistes citharisant sur leurs cithares. Les roulements de tonnerre sont représentés par ceux de la batterie.
[2] « Vous qui venez de sortir des tombeaux » : tous ceux qui vivent aujourd’hui n’ont pas participé à la première résurrection dont parle l’Apocalypse en 20, 5-6. Pour les raisons expliquées dans le Signe tome 1, pages 69 et 349, leurs corps ont été ressuscités en vue du Jugement dernier. La page 349 est reprise au chapitre “Signature” de mon site Zorobabel Guru. [3] « Le monde approche de la crise d’épilepsie cosmique qui va le foudroyer » est une phrase du tome 1, page 159. [4] Le monde a déjà résisté à deux attaques massives, mais la troisième sera fatale : « Tous seront brûlés par le feu » car l’arsenal nucléaire accumulé depuis la seconde guerre mondiale stérilisera la planète. [5] « Tous seront salés par le feu » est une citation de Marc 9, 49 et de la page 154 du tome 1 ; cette métaphore indique que l’on peut sortir vainqueur de l’épreuve du feu.
[6] « Tous ne finiront pas dans l’étang de feu et de soufre qui est la seconde mort » : c’est une vision de la planète après l’explosion de toutes les bombes H. « Un étang » parce que pour Jean la terre était encore plate. Elle commençait à devenir une boule, mais pas partout, c’est-à-dire qu’il restait encore des esprits qu’il fallait convaincre que la terre était ronde. Quiconque contrôle l’enseignement contrôle la croyance… et la croyance déplace les montagnes qui n’existent pas ailleurs que dans l’Esprit ! Voir l’explication de Jésus à ce sujet en Marc 11, 23-24 et le chapitre “Le pouvoir de la foi” dans le tome 1. [7] « In extremis, les élus ouvriront les yeux et recouvreront leur nature divine originelle » : comme le disent les paroles suivantes : « L’Homme a été fait à l’image de Dieu, à sa ressemblance ». Malheureusement, il a depuis chuté et risque maintenant la seconde mort, c’est-à-dire de rester coincé à jamais dans l’étang de feu et de soufre, la géhenne, au feu qui ne s’éteint pas, à moins qu’il ouvre les yeux in extremis et se réveille du cauchemar qu’est la vie en ce monde.
[8] « Voici l’homme » : Ecce homo, dans la traduction latine de l’évangile de Jean. Parole de Pilate (Jean 19, 5) à ceux qui lui réclament la mort de Jésus. Pourtant celui-ci, déjà torturé et humilié, a fait la démonstration des pouvoirs inhérents à la nature humaine (voir l’énumération suivante), le plus étonnant de tous restant à venir (avec la mort et la résurrection). Mais les bourreaux de l’homme modèle, instrumentalisés, ne savent pas ce qu’ils font (Luc 23, 34). À la suite de ces événements tragiques, certains ouvriront les yeux et participeront à la première résurrection ; les autres devront attendre la fin des temps, où leur corps sera ressuscité ; ils sortiront alors des tombeaux pour être jugés, et c’est pourquoi il y a aujourd’hui tant de monde sur terre.
[9] « Jadis l’Homme est venu rappeler aux égarés qu’ils jouissaient des mêmes pouvoirs que lui, mais les fils de Caïn l’ont tué parce qu’il menaçait ainsi leurs œuvres mauvaises » : celles-ci sont révélées par l’étymologie du nom de Caïn qui vient d’un verbe qui signifie : acquérir, acheter, créer, former, posséder, produire… À la fin de Ecce Homo la liste est plus longue car j’y ai ajouté les verbes indiqués par l’étymologie du nom d’Ésaü, lui-même venant d’un verbe signifiant : faire, agir, travailler, fabriquer, façonner, former, créer, produire, entreprendre, acquérir, amasser, avoir, établir, instituer… Voir à ce sujet le chapitre du tome 1 : “Caïn m’a tué”.
[10] « Aujourd’hui que les signes et prodiges des faux prophètes annoncés par le Christ ont fait pâlir ses miracles, les humains ne connaissent plus que la voie de Caïn l’assassin » : Jésus avait prédit qu’à la fin des temps viendraient des faux prophètes qui feraient de grands signes et prodiges qui égareraient si possible même les élus (Matthieu 24, 24). Cette prédiction vise les scientifiques ; on le voit clairement quand dans l’Apocalypse, le Faux Prophète fait de grands signes jusqu’à faire descendre le feu du ciel sur la terre devant les hommes (13, 13) ; le feu du ciel est celui du soleil… que les scientifiques ont mis en boîte dans les bombes thermonucléaires dès le début des années 50. Les références sont partout dans le Signe. Dans le tome 1, voir par exemple les pages : 44, 58, 100, etc. ; dans le tome 2, voir entre autres le chapitre “Baby-boom”.
[11] « Au lieu de vivre comme Abel le juste » : ce nom peut se traduire par souffle, haleine, buée, vide… Abel est berger tandis que Caïn — le premier maniaco-dépressif de l’histoire — cultive le sol. Ils représentent deux modes de vie qui s’opposent. Le premier plaît à Dieu, pas le second, car Caïn travaille à modifier son environnement, la Création, par toutes les œuvres mauvaises listées à la fin du morceau. Aujourd’hui que l’activité humaine met en danger la planète, beaucoup se demandent s’il ne faudrait pas revenir au mode de vie représenté par Abel, mais ils ne le disent pas sous cette forme…
[12] « La création de l’Esprit-Dieu tout puissant » : La Création est une création de l’Esprit, et quand on comprend que celui-ci est seul, on comprend aussi la nature de sa toute-puissance… Cette thèse est au cœur de mon roman. Tome 1, pages : 95, 147, 251, 272, 273, 305. Tome 2, pages : 60, 181, 200.