Syncrétisme
À partir de 2019, et jusqu’à Ecce Homo, j’ai diffusé sur un grand nombre de plateformes de streaming des compositions purement instrumentales qui — pour certaines — illustrent des versets de l’Apocalypse ou évoquent la Fin des temps. L’objectif de cette large diffusion n’est pas seulement de permettre aux personnes intéressées d’écouter ma musique, mais aussi de leur proposer des accompagnements pour sonoriser des vidéos Facebook, Instagram ou TikTok. Lors de la finalisation d’un film, il suffit de rechercher “Fabrice Baty” dans la liste des compositeurs et interprètes de la plateforme puis de choisir l’une de mes compositions.
Les morceaux qui suivent sont en écoute à partir de YouTube parce que le site Music & Mystic étant hébergé par Google, l’interface permet de tisser facilement des liens. Par ailleurs, lancer ou relancer l’écoute d’un morceau à partir de cette page permet d’éviter les publicités intempestives…
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♫ PREMIER MORCEAU :
Titre : “Il essuiera toute larme de leurs yeux”
Sous-titre : “Feuilles jaunes pour de l’or”
Publié d’abord le 25 novembre 2016 et remastérisé en juillet 2019.
Le titre est une illustration instrumentale d’Apocalypse 7, 17 et 21, 4. Quant au sous-titre, c’est la version Tch’an de la même idée — selon ma propre interprétation, évidemment. J’ai rapproché ces versets du texte suivant (cité et traduit par Paul Demiéville dans “Les Entretiens de Lin-tsi”, Fayard, 1972 — page 92) : « Lorsque l’enfant pleure, ses parents prennent des feuilles jaunes de peuplier et lui disent : ‘Ne pleure pas, ne pleure pas ! Nous te donnons de l’or.’ Ce que voyant, l’enfant s’imagine que c’est de l’or, alors qu’en réalité ces feuilles n’en sont point. » Mon expérience de l’Éveil m’a montré qu’à la fin du monde, Dieu emploiera la même méthode pour essuyer les larmes de ses enfants, c’est-à-dire de ses élus. Cette consolation renvoie à Jean 16, 7-15 et au Consolateur (le Paraclet) ; là se situe un point de contact textuel qui marque l’une des étapes du jeu de piste qui traverse la Bible et mène de l’hallucination à l’Éveil, c’est-à-dire de la poutre dans l’œil (Matthieu 7, 3 etc.) à l’œil sain (Luc 11, 34) — ou à la vue juste, comme dit Lin-tsi (page 78 : « C'est seulement si l'on parvient à la clarté parfaite de la vue juste, que tout se parachève. »).
♫ DEUXIÈME MORCEAU :
Titre : “Surnaturel”
Publié le 24 juillet 2020.
Alors que je composais ce morceau avec comme ligne directrice l’idée d’élévation, quelqu’un m’a dit que j’étais surnaturel. J’en ai donc fait le titre et, une fois terminé l’enregistrement, j’ai composé la pochette en essayant de rassembler ce qui pouvait bien me valoir cette distinction car, si je suis surnaturel, alors tout le monde l’est, même le pire des égarés ! Je n’oublie jamais que Houei-neng déclarait à ses auditeurs : « Amis éclairés, cette Sapience de l’Éveil, les mondains l’ont au fond d’eux-mêmes mais leur cœur égaré ne peut pas la réaliser. Il faut qu’ils aient recours à de grands amis de bien qui leur révéleront la vision de leur nature, les y conduiront. Vous devez savoir que la nature de Buddha des ignorants et celle des éveillés, c’est fondamentalement la même. LA SEULE DIFFÉRENCE EST QUE LES UNS SONT ÉGARÉS, LES AUTRES, ÉVEILLÉS. » (Tch’an / Zen, Racines et Floraisons, Éditions des Deux Océans, Paris, 1985, page 183.)
Avec l’air malin que j’ai sur ma photo de communiant, à quel point suis-je égaré ? J’ai 12 ans, mais deux ou trois ans plus tôt, j’avais déclaré au curé en plein cours de caté qu’il était un con et ne disait que des conneries. Cet égarement aurait pu faire très mal, mais j’en avais assez de devoir écouter religieusement quelqu’un qui annulait la parole de Dieu à cause de sa tradition, ainsi que je devais le découvrir quelques années plus tard en lisant l’Évangile (Matthieu 15, 6). Ce jour-là, j’ai eu comme une réaction allergique violente à toutes ces inventions que l’on voulait me faire gober semaine après semaine. Jésus l’a dit : « Méfiez-vous du levain des Pharisiens et des Sadducéens ! » (16, 6) — c’est-à-dire de leur enseignement (16, 12).
Voilà pourquoi il y a sur la pochette de Surnaturel ma photo de communiant prise dans les cordes de la PRS Santana avec laquelle je joue le thème mélodique. Sur la tête de cette guitare, un aigle rappelle celui de la couverture du Signe du Fils de l’homme — le symbole de Jean de l’Apocalypse (4, 7) —, puis la syllabe sacrée Om 🕉️, et enfin l’oiseau sur le manche qui peut évoquer l’Esprit Saint. Visuel syncrétique !
♫ TROISIÈME MORCEAU :
Titre : “Rencontre dans les airs”
Publié le 23 mai 2021.
Cette composition est une illustration musicale de ces quelques mots tirés de 1 Thessaloniciens 4, 17 : « Nous serons emportés dans les nuées à la rencontre du Seigneur dans les airs ». L’idée de départ est la même que pour le morceau précédent : l’élévation, mais plus précisément jusqu’au cloud du Seigneur (cf. Luc 21, 27). Et j’entends aussi “les airs” comme des airs de musique… Après l’exposition du long thème mélodique, la guitare monte souvent dans les notes hautes et y reste pour la note finale.
♫ QUATRIÈME MORCEAU :
Titre : “Dies iræ”
Publié le 27 mars 2024.
Beaucoup d’artistes ont cité dans leurs œuvres le thème médiéval du Dies iræ, que ce soit le poème, la ligne mélodique ou les deux. Ma citation préférée est celle du quatrième mouvement de la Symphonie Fantastique de Berlioz, surtout dans la version de Pierre Boulez. N’ayant nullement la prétention de me mesurer à ces géants de la musique, je m’attaque à ce cas d’école dans l’unique but d’alerter sur la venue prochaine du Jour de la Colère, ce fameux jour qui se fait attendre pour les Chrétiens depuis presque deux mille ans. Comme je l’ai détaillé dans mes livres, tous les signes annonciateurs sont là, et même s’il n’est toujours pas permis de connaître la date et l’heure exactes, la guerre du grand jour du Dieu tout-Puissant est imminente (Apocalypse 16, 14). Dans ce morceau, rafales, explosions, gémissements et prières accompagnent le thème interprété non pas à la guitare mais avec un son de trompette, afin de se conformer à la prophétie originelle de Sophonie 1, 14-18 et aux différentes apocalypses.
♫ CINQUIÈME MORCEAU :
Titre : “Ceci n'est pas un rock”
Publié le 1er mai 2024.
Ce morceau se veut léger comme l’air que l’on peut respirer l’été à Sils Maria. Je lui ai donné ce titre parce que malgré les deux séries d’accords de rock qui viennent couper le long solo de flûte, ce n’est pas dans l’ensemble un rock. Quant au roc sur lequel je pose, ce n’est pas un roc quelconque mais “le Rocher de la Révélation” — celui où Nietzsche a eu la révélation de son Zarathoustra ! Dans son livre “Le Gai Savoir”, voici ce qu’il raconte :
« Ce jour-là, je parcourais la forêt, le long du lac de Silvaplana ; près d’un énorme bloc de rocher dressé comme une pyramide, non loin de Surlej, je fis halte…
J’étais assis là dans l’attente, dans l’attente de rien,
Par-delà le bien et le mal, jouissant tantôt
De la lumière, tantôt de l’ombre, abandonné
À ce jeu, au lac, au midi, au temps sans but.
Alors, amie !, soudain un est devenu deux —
Et Zarathoustra passa près de moi… »
Parce que Nietzsche a dit : « Dieu est mort », il a été considéré par beaucoup de religieux chrétiens comme étant l’Antéchrist, terme qu’il a d’ailleurs utilisé comme titre de l’un de ses derniers livres. Mais ce que je lui reproche, c’est d’être dans “la vue inversée” et d’en être le plus éminent représentant. En effet, pour lui, seul le corps est réel, l’esprit est une émanation du cerveau ; et quand le corps meurt, l’esprit s’éteint et disparaît. Or, en accord avec Po-tchang, Lin-tsi et les autres Éveillés, je dis exactement l’inverse : l’esprit est éternel et ce sont les objets (et les corps) qui apparaissent et disparaissent car ils portent tous la marque du vide, la marque du rêve : rien de ce qui a un début (naît, apparaît), qui dure et a une fin (meurt et disparaît), n’est réel.
C’est l’Esprit qui connaît le cerveau (et le voit éventuellement), par conséquent ce dernier est dans l’Esprit. Le cerveau ne connaît pas l’Esprit, ou alors il faudrait qu’il y ait un deuxième esprit et l’on rejoint le cas que j’ai évoqué dans le Signe tome 1 à la page 161 et la note 386, etc. Coïncidence ? À la date où Nietzsche écrivait les pages qui exposent cette vue inversée dans la petite chambre qu’il louait à Sils Maria, le véritable Antichrist, c’est-à-dire le Faux prophète, prenait totalement le pouvoir sur les esprits en instaurant l’éducation gratuite et obligatoire pour tous — c’est-à-dire les idées fausses et les mensonges pour tous ! Nietzsche était à la fois le reflet de son époque, c’est-à-dire l’aboutissement de la résurrection de la Bête que le Christ avait pourtant blessée à mort, mais il a aussi énormément influencé la nôtre, et tout le monde est aujourd’hui dans la vue inversée et pense comme lui sans pour autant savoir d’où cela peut bien provenir…